Quels sont les bénéfices du contact avec la « nature » ?
De nombreuses théories sur notre besoin de « nature » ont émergé au cours de l’histoire, et en particulier depuis la seconde moitié du 20ᵉ siècle. Les avancées scientifiques des dernières décennies démontrent également, et très clairement, que le contact avec la nature est essentiel à notre santé mentale, physique, et que ce lien est universel.
Un des premiers concepts à avoir émergé dans ce sens est celui de biophilie, initié par le psychanalyste américain Erich Fromm dans les années 1960. Ce concept sera ensuite largement élaboré par le biologiste Edward. Wilson avec son livre « biophilia »[1], publié dans les années 1984.
Il avance dans cet ouvrage le fait que l’Homme a un besoin inné de se connecter avec d’autres formes de vie : la faune, la flore.
Ce besoin de connexion serait lié à des centaines de milliers d’années d’évolution synchrone avec notre environnement.
Certains neuroscientifiques, comme Michel le Van Quyen[2], ont aussi tout récemment rappelé les bienfaits de la Nature sur notre cerveau.
Celui-ci prend notamment l’exemple du microbiote présent dans notre intestin. Au plus profond de notre organisme, celui-ci nous relie biologiquement avec les micro-organismes et efface les limites entre notre corps et « l’extérieur », les reliant tous les deux.
Au Japon, l’office japonais des forêts a recommandé dès les années 1982 les promenades en forêt ou « bains de forêt » (« Shinrin-yoku ») pour avoir une bonne hygiène de vie. Certains médecins, comme le Dr Qing Li, ont établi le lien entre cette pratique et ses bénéfices sur notre santé, tant physique que mentale : renforcement du système immunitaire, amélioration des fonctions cardiovasculaires et métaboliques, de la concentration, de la mémoire, diminution de l’anxiété, de la dépression, de la colère, du stress, réduction de la pression artérielle, etc.
Les odeurs, mais aussi la lumière naturelle (bleue, verte), les sons, etc. sont autant d’éléments appartenant aux paysages qui nous entourent et qui jouent un rôle privilégié dans ces bénéfices.
Source : https://theconversation.com/de-quoi-se-compose-exactement-la-foret-urbaine-168450
Les arbres, leur odeur, les sons de la « Nature », la couleur verte, etc. : des éléments bénéfiques à notre santé
Le Dr Qing Li a par exemple démontré que les odeurs liées à la forêt (phytoncides) engendrent un accroissement important du taux de cellules NK dans l’organisme, qui sont des lymphocytes du système immunitaire inné capables de tuer des cellules tumorales ou infectées.
Effets des milieux forestiers sur le réseau psycho-neuro-immuno-endocrinien [3]
Toujours dans les années 1980, Roger Ulrich publie une étude fondamentale étudiant les effets de ce que voyaient des patients opérés au travers de leur chambre d’hôpital. Il constate que les patients ayant eu une vue sur un arbre depuis leur fenêtre avaient pris moins d’antidouleurs et étaient sortis un jour plus tôt de l’hôpital en moyenne.
L’hypothèse de cette étude est qu’un simple contact visuel avec la Nature, permet la restauration de certaines fonctions au niveau cérébral ayant un effet bénéfique sur l’ensemble de l’organisme[4].
D’autres scientifiques comme le neuroscientifique Christopher Lowry, ou après lui Dorothy Mattews et Susan Jenks, ont démontré les effets d’une bactérie, Mycobacterium Vaccae, comme activateur probable de bonheur lorsque l’on jardine.
Cette bactérie est présente dans le sol et des recherches ont démontré ses effets sur la sérotonine et la dopamine, hormones de l’organisme influant positivement sur l’humeur, mais aussi le sommeil, la mémoire, le plaisir. Cette bactérie jouerait également un rôle important de stimulant du système immunitaire.[5]
Bien d’autres études ont démontré que la « Nature » a des bienfaits similaires et comparables, que ce soit sur la santé, l’assiduité, la concentration, le stress…
Il apparaît dès lors évident que le contact avec la nature joue un rôle primordial sur notre bien-être en général.
Pour cela, il n’est d’ailleurs pas nécessaire d’y passer des heures : de courts et simples instants de contact avec elle (vue sur paysage, odeurs, contact avec la terre en jardinant, etc.) suffisent.
En quoi améliorer nos cadres de vie et de travail en se reconnectant avec la nature est devenu une nécessité ?
La nécessité de vivre dans un cadre agréable, à son image, un paysage verdoyant, n’est pas un concept récent. Cependant, cette notion connaît un développement très important depuis les dernières années.
Notre mode de vie hyperconnecté, nos journées passées devant un ordinateur, en réunion, etc. en définitive nos vies sédentaires passées trop éloignées de la « nature » nous font prendre de plus en plus prendre conscience de la nécessité de nous reconnecter avec elle et avec notre mode de vie historique.
Nous sommes devenus de plus en plus citadins, nos paysages sont devenus de plus en plus minéraux, nous sommes devenus de plus en plus sédentaires. Or cette évolution profonde de nos modes de vie s’est globalement déroulée au cours des deux siècles derniers et depuis la révolution industrielle. Cela semble bien peu au regard de l’histoire humaine, les fossiles les plus anciens d’Homo sapiens retrouvés au Maroc étant datés de 300 000 ans…
Il semble dès lors probable que face à cette évolution majeure et face aux bouleversements nous ayons plus que jamais besoin de nous reconnecter à ce qui a toujours fait de nous des humains, à savoir des êtres ayant de tout temps côtoyé les arbres, les animaux, la biodiversité en général.
Ce besoin de « se mettre au vert » est en particulier apparu comme extrêmement flagrant pendant et suite à la pandémie de Covid, et ne semble depuis pas vraiment se tarir.
Comment l’éco paysage améliore le cadre de vie des salariés tout en favorisant la biodiversité ? : l’exemple des zones d’activités
Nous l’avons vu, la relation avec la « nature » (les paysages, les espaces verts, la biodiversité, le rythme des saisons, le contact avec la terre, les arbres, etc.) permet d’être plus concentré, moins stressé, en meilleure santé, et procure probablement bien d’autres bénéfices que la science n’a pas encore découverts.
Les zones d’activités et sites d’entreprises semblent particulièrement appropriés pour retisser ce lien.
Elles représentent une surface considérable et concentrent également une part très importante de l’emploi.
En Bretagne par exemple, en 2017, les zones d’activités économiques (ZAE) représentaient plus de 27 000 hectares, soit 19% de la tâche urbaine. Elles concentraient 30 à 40% de l’emploi de la région[6].
Une proportion importante du foncier de ces entreprises est composée d’espaces verts. Mais il est notable que dans de nombreux cas, ces espaces verts sont souvent peu mis en valeur.
Le constat peut paraître dur, mais ces zones sont souvent dénuées d’une véritable approche paysagère, intégrant la biodiversité, la nature, même si elles font partie intégrante de nos cadres de vie et de travail.
Ils ne répondent pas forcément aux enjeux environnementaux actuels, ni aux découvertes scientifiques plus ou moins récentes sur le besoin de l’homme à être connecté avec la « nature », reconnexion pourtant porteuse de bienfaits considérables.
Les sites d’entreprises : des espaces verts aux paysages souvent peu valorisés
Ces zones d’activités et ces sites d’entreprises sont pourtant le cadre de vie et de travail de milliers de personnes, qui y passent l’essentiel de leurs journées. Elles apparaissent dès lors comme un ensemble de lieux de possibles sous-estimés.
Dans ce contexte, l’éco paysage apparaît comme étant parfaitement à même de répondre à l’ensemble des enjeux que porte ce foncier trop souvent sous-valorisé.
L’éco paysage consiste à combiner les compétences d’un paysagiste et d’écologues, afin de réaliser des aménagements paysagers répondant aux besoins humains tout en préservant l’environnement.
Croiser l’approche paysagère, les usages, la biodiversité permet en effet d’apporter des solutions globales sur ces sites tout en permettant de travailler mieux, plus efficacement, en meilleure santé, et contribuer à une image plus valorisante des zones d’activités et des entreprises.
Source : https://www.linkedin.com/pulse/travail-en-plein-air-s%C3%A9verine-droniou/?originalSubdomain=fr
La conception paysagère comme réponse pour améliorer le cadre de travail et le bien-être des salariés
La mise en place d’un projet d’éco paysage sur ces espaces permet en effet, par exemple :
- D’améliorer notablement la biodiversité à l’échelle globale en favorisant le développement de la faune et de la flore ;
- D’impliquer les salariés comme acteurs de l’amélioration de leur cadre de travail, au travers d’ateliers de concertation, de découverte de la biodiversité ;
- D’agir sur l’image de l’entreprise, et d’assoir la marque-employeur ;
- De créer des zones de rencontres entre salariés, et d’ainsi agir sur la cohésion d’équipe ;
- De redéfinir des paysages plus diversifiés, intégrant des zones boisées, de jardinage, de nouveaux habitats favorables à la biodiversité à proximité immédiate des zones de travail ;
- De réfléchir à une gestion plus raisonnée des espaces verts, afin de réduire les coûts d’exploitation tout en rapprochant la « nature » des salariés ;
Et ainsi – plus globalement – de rapprocher l’Homme de la Nature dans une optique de bienfaits réciproques.
C’est ce que notre paysagiste concepteur a par exemple conduit sur le site INRAE de Saint-Gilles : https://www.dervenn.com/leco-paysage-de-la-theorie-a-la-pratique/
Cette approche traduit notre objectif de : « Rendre compatibles les activités humaines et la préservation de la biodiversité » et illustre notre vision en tant qu’entreprise à mission.
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Sources :
[1] Wilson, E.O., « Biophilia: The Human Bond with Other Species ». Cambridge : Harvard University Press, 1984
[2] Michel Le Van Quyen, « Cerveau et nature – Pourquoi nous avons besoin de la beauté du monde », Paris : Flammarion, 2022
[3] Li, Qing, « Effets des forêts et des bains de forêt (shinrin-yoku) sur la santé humaine : une revue de la littérature », Santé Publique, 2019/HS1 (S1), p. 135-143. DOI : 10.3917/spub.190.0135. URL : https://www.cairn.info/revue-sante-publique-2019-HS1-page-135.htm
[4] Ulrich, R. S. (1984). View through a window may influence recovery from surgery. science, 224(4647), 420-421.
[5] Dorothy M. Matthews, Susan M. Jenks, “Ingestion of Mycobacterium vaccae decreases anxiety-related behavior and improves learning in mice”,Behavioural Processes, Volume 96, 2013, Pages 27-35, ISSN 0376-6357
[6] Fédération régionale des agences d’urbanisme et de développement & Chambres de commerce et d’industrie de Bretagne, « les zones d’activités économiques en Bretagne – Un regard partagé sur le foncier économique », 2017