Les nichoirs de l’avifaune en milieu naturel
La période de reproduction des oiseaux s’étale de mars à septembre. Généralement pendant ces 7 mois, on dénombre entre 1 et 2 couvées. Le nombre de couvées varie selon les espèces. Il est possible de compter jusqu’à 3 à 4 couvées pour Le Moineau domestique par exemple.
Durant cette période de plus forte sensibilité, il est essentiel de proscrire toute perturbation / destruction intentionnelle en évitant notamment la taille des haies.
Les nids représentent un lieu sûr pour élever les jeunes oiseaux et constituent un abri contre les intempéries et les prédateurs. Il est donc primordial de les préserver.
Les nids d’oiseaux peuvent prendre des formes diverses et variées :
- Sa taille dépend de la taille des oiseaux qui l’occupent.
- Les matériaux utilisés pour le fabriquer peuvent différer : mousse, branche, terre, bois creusé, etc.
- Les habitats occupés peuvent aussi différer : arbre, bâtiment, falaise, zone humide, etc.
- Certains nids peuvent être destinés à être permanents et réutilisés (par exemple, ceux du Héron cendré, de la Huppe fasciée et de l’Hirondelle rustique) et d’autres non.
Les nids de certaines espèces d’oiseaux peuvent être occupés par d’autres. Un Moineau domestique peut par exemple occuper le nid d’une Hirondelle. Ces nids peuvent aussi être occupés par des mammifères (les chauves-souris et écureuils dans les loges de pic par exemple).
Nid d’oiseau
Les refuges des mammifères en milieu naturel
Certains mammifères construisent aussi leurs nids, que l’on appelle gîtes. La plupart du temps, un individu construit plusieurs gîtes. Ces gîtes à faune peuvent avoir diverses fonctions. Comme pour l’avifaune, ils peuvent servir à élever les jeunes. Ils peuvent aussi représenter un abri de secours et un lieu d’hivernation.
Les refuges des insectes en milieu naturel
Les insectes bâtissent également des « nids » (comme certaines espèces de guêpes, la Mante religieuse et certaines araignées (arthropode) par exemple), des « nids » qui sont généralement à usage unique.
Nid d’insecte
La création de nichoirs et refuges à faune
Comment favoriser la présence de la biodiversité ?
Pour maintenir la diversité des espèces, il est primordial de préserver la diversité des habitats. Dans ce cadre, la meilleure des pratiques consiste à intervenir le moins possible. L’idée est de favoriser une végétation spontanée, locale et adaptée aux espèces. Il est aussi conseillé de conserver des micro-habitats (tels que des tas de pierres, de bois, de feuilles, des points d’eau, etc.), le bois mort et les arbres sur pieds (riches en cavités) ainsi que les anfractuosités dans les bâtiments.
L’installation de nichoirs doit rester avant tout une solution de complément et non de remplacement.
Désormais, de nouvelles méthodes existent, telles que la création de nichoirs / gîtes intégrés directement dans les bâtiments (dans l’isolation, dans le bardage, etc.), servant en particulier à l’avifaune et aux chiroptères.
Quelques conseils pour la création de nichoirs et gîtes à faune
Les nichoirs et gîtes peuvent être achetés sur des sites spécialisés (comme celui de la LPO par exemple). Il est aussi possible de les construire soi-même, en se renseignant au préalable sur la méthode de fabrication.
- Dimensions du trou d’envol :
Tout d’abord, il est important d’être vigilant sur le dimensionnement du trou d’envol. Pour exemple, un Moineau domestique aura besoin d’un trou de 32mm contre 26mm pour une Mésange bleue.
- Fixation du nichoir / gîtes :
La fixation du nichoir / gîte doit être parfaitement solide et stable pour s’inscrire dans la durée.
- Choix des matériaux :
Le choix des matériaux est aussi important. L’idéal est de privilégier les matériaux les plus naturels (bois, béton de bois, zinc pour la couverture, etc.) et d’éviter la peinture et la colle.
- Orientation et exposition :
Le nichoir doit être légèrement incliné vers l’avant, exposé sud / sud-est et placé dans un endroit abrité.
- Protection :
Il est nécessaire de s’assurer que le nichoir / gîte soit à l’abri et hors de portée des prédateurs comme les chats.
- Hauteur :
Un nichoir doit être placé à 2 mètres du sol au minimum et jusqu’à 8 mètres ou plus pour les rapaces par exemple.
En parallèle, il faut aussi s’assurer de la présence d’un point d’eau à proximité.
- Période d’installation :
Toutes les périodes sont favorables, mais il est préférable de mettre le nichoir en place en automne ou au début de l’hiver.
Si le nichoir reste inoccupé deux années consécutives, cela signifie que son emplacement ne convient pas.
Il est également important d’éviter la surabondance des nichoirs, qui accroît le risque d’une compétition trop forte. Mais cela varie en fonction du milieu et des espèces. Certaines espèces nichent en effet en colonie, comme les Hirondelles par exemple.
- Nettoyage :
Le nettoyage des nichoirs doit être réalisé en automne (sauf cas particulier, comme le Martinet noir par exemple) et sans produits chimiques. Passer la balayette puis un chiffon imbibé de vinaigre blanc est suffisant.
Quels nichoirs et refuges à faune utiliser selon les espèces ?
- Les Hirondelles
Les Hirondelles rustiques s’établissent dans le bâti tandis que les Hirondelles des fenêtres s’installent à l’extérieur du bâti.
Des installations spécifiques à ces espèces existent désormais. Nous avons disposé une tour à Hirondelle sur la commune de Melesse. Nous y avons ajouté un système de repasse, pour inciter les Hirondelles à s’installer sur un nouveau territoire en les attirant vers ces nichoirs artificiels à l’aide de haut-parleurs émettant les cris de leurs congénères.
Tour à Hirondelles et chiroptères
- Les Martinets noirs :
Les nichoirs pour Martinets noirs doivent être placés au sommet d’un bâtiment sans obstacle en dessous.
- Les Passereaux cavernicoles :
Pour cette espèce, le respect des conseils énoncés antérieurement est important.
Le mieux est de créer des nichoirs intégrés dans la structure du bâtiment (comme expliqué précédemment) et d’éviter les nichoirs de couleurs vives.
- Les rapaces :
– Le Faucon pèlerin : espèce dont les populations connaissent une progression en Bretagne, le Faucon pèlerin peut exploiter les zones de carrières et les sites industriels (moins fréquent) pour nicher. La mise en place de nichoir artificiel (comme ici sur la carrière de Plœmeur) offre des conditions supplémentaires pour permettre l’installation de l’espèce sur des secteurs conservés sur le long terme.
Nid de Faucon Pèlerin Château d’eau – Refuge pour Faucon pèlerin
– La Chouette Effraie : espèce affectionnant les combles non aménagés ou non habités, la conservation d’une partie des combles complétée par l’installation d’un nichoir adapté permet de maintenir des conditions favorables à la nidification de l’espèce. Il est cependant essentiel de maintenir un paysage et des habitats favorables au cycle de vie de l’espèce (chasse, repos …)
- La Cigogne :
Espèce de plus en plus présente sur le territoire français et notamment Bretagne, les Cigognes peuvent par exemple exploiter des nichoirs aménagés sur les pylônes électriques.
Nid de Cigogne sur pylône électrique
- Les Hirondelles de rivage :
Les Hirondelles de rivage creusent des trous dans des falaises meubles verticales pour s’y installer.
Ces parois verticales peuvent être aménagées en période hivernale par la base du stock (ou par le haut) par un prélèvement à l’aide d’un chargeur ou d’une pelle mécanique, afin de mettre à disposition des Hirondelles, un habitat de reproduction à la saison printanière.
Hirondelles de rivage falaise
- Les chiroptères :
Les refuges à chauves-souris possèdent quelques spécificités.
Le nettoyage doit être fait de préférence en automne ou au début du printemps, mais jamais au cœur de l’hiver.
Si le gîte est installé dans des combles pour les grandes colonies, il est préférable de prévoir une bâche sous leur lieu d’installation pour limiter les suintements au niveau du plancher / sol dus à l’accumulation de guano (excréments).
Dans le cas de l’installation d’un nichoir dans un bâtiment, il faut s’assurer que les accès soient optimaux. Pour maintenir ces accès dégagés, il est par exemple possible d’installer des chiroptières.
Refuges à chiroptères
Nature en ville :
A Rennes, découvrez la balade insolite « Muz Yer » – en breton « maison à oiseaux » ou « cage à poules » – une balade d’environ 10 kilomètres durant laquelle vous pourrez observer 8 différents nichoirs conçus par des architectes internationaux. |
N’hésitez pas à nous suivre sur nos réseaux sociaux pour connaître toutes nos actualités : Facebook, LinkedIn, Twitter et YouTube.