Actualités

Le Lépidure (Lepidurus apus)

Lépidures (Lepidurus apus) – Anetz (44) (© H. Touzé)

Également appelé « Apus », le Lépidure (Lepidurus apus) est un crustacé branchiopode de l’ordre des Notostracés, remarquable et pourtant largement méconnu. Apparu durant le Trias, il y a plus de 220 millions d’années, cette espèce a très peu évoluée.

D’aspect primitif, on reconnait cet invertébré à son très large bouclier céphalothoracique qui protège son abdomen et au nombre élevé de segments de sa partie caudale. Vu de dessous, le fonctionnement de ses branchies-pattes est un spectacle fascinant. D’une longueur pouvant atteindre les 9 centimètres, cette petite Limule possède une apparence singulière et l’on ne soupçonne pas sa présence dans l’ouest de la France.

Cette espèce peut être observée entre mars et mai dans des zones d’expansion de crue, dans des ornières ou dans des mares. Ces habitats temporaires sont approvisionnés plus ou moins régulièrement en eau par les crues des rivières ainsi que par la pluviométrie. Afin de survivre aux périodes d’assec, les œufs des lépidures peuvent passer plusieurs mois à plusieurs années en diapause jusqu’à ce que les conditions soient de nouveau favorables à leur éclosion. Le pic populationnel a lieu durant le mois d’avril où se produisent des rassemblements de milliers d’individus qui ne dureront que quelques jours.

Lépidures (Lepidurus apus) – Anetz (44) (© H. Touzé)

L’alimentation du Lépidure est essentiellement constituée de vers, de planctons et de végétaux en décomposition.

L’espèce ne bénéficie d’aucune mesure de protection dans son aire de répartition qui couvre une majeure partie de l’Europe. En France, cet invertébré est localisé et on peut l’observer dans les vallées alluviales de quelques rivières principalement concentrées dans le nord du pays (vallée de la Loire notamment jusqu’aux environs de la commune du Cellier en Loire-Atlantique). Souffrant d’un manque d’attention à son égard, les menaces qui pèsent sur cette espèce sont encore méconnues mais sont liées à la modification du régime de crue des cours d’eau, à la destruction des zones humides ou encore au développement de certaines espèces invasives (différentes espèces d’écrevisses ou la Perche-soleil Lepomis gibbosus).

Rédaction : Hugo Touzé