Symbole des bords de mer, voleur de pique-nique, oiseau intelligent et débrouillard, mais aussi très bruyant, le Goéland argenté ne laisse pas indifférent.
À l’origine, un marin
Originellement, le Goéland argenté (Larus argentatus) est un oiseau des côtes rocheuses sur lesquelles il niche à même le sol. Il est principalement piscivore et peut partir pêcher en pleine mer à plusieurs dizaines de kilomètres des côtes.
On le reconnait aisément à ses ailes gris clair aux extrémités noires sur un plumage blanc. Le bec fort est jaune avec une tache rouge et ses pattes sont roses. Les jeunes ont un plumage gris-brun la première année, le plumage adulte apparait progressivement par mues annuelles successives jusqu’à la maturité à 4 ans.
Goéland argenté juvénile
Une histoire mouvementée
Présent sur tous les littoraux du nord de l’Europe, le Goéland argenté a connu un destin lié aux activités humaines. Quasiment disparu des côtes françaises à la fin du XIXe siècle suite aux prélèvements d’œufs et à la chasse « sportive », il revient en Bretagne à partir des années 1920. L’abandon du dénichage des oiseaux marins puis la protection légale de l’espèce lui ont permis de se réimplanter avec succès.
Progressant tout au long du XXe siècle en profitant des déchets (décharges et déchets de pêche), la population atteint un pic vers 1990. Depuis, l’espèce est en déclin, en partie dû à la fermeture des décharges. En parallèle, le Goéland argenté est beaucoup plus visible depuis l’installation de colonies urbaines à partir des années 1970. Il est maintenant présent dans toutes les agglomérations du littoral (Lorient, Brest, St Malo…) et même à l’intérieur des terres (Rennes, Pontivy, Paris…).
Goéland argenté adulte
Un opportuniste malin
Espèce intelligente, vivant longtemps (30 à 40 ans), le Goéland argenté profite de multiples ressources alimentaires grâce à ses multiples talents : pêcheur (poissons, mollusques, crustacés), charognard, chasseur (amphibiens, petits mammifères, lombrics), pillard (œufs, déchets), voleur… Il est parfois devenu un peu envahissant en n’hésitant pas à dérober sa pitance dans les mains de touristes un peu naïfs !
Sa présence potentiellement cause de soucis de voisinage (nuisances sonores, dissémination de pathogènes, risques de collision avec des avions…) a parfois été considérée comme indésirable. Des campagnes de destruction ont été menées malgré la protection légale dont il bénéficie. Tirs directs, stérilisation des œufs : toutes ces mesures prises sans réflexion globale ont conduit à la fragmentation et à la dispersion des colonies.
Malgré tous ses talents, le Goéland argenté est une espèce quasi-menacée à l’échelle nationale et considérée comme vulnérable en Bretagne. Les effectifs régionaux ont chuté de plus de 40% entre 1999 et 2009. Ce déclin, masqué par l’augmentation du nombre de colonies surtout en contexte urbain, est préoccupant. La responsabilité régionale de la Bretagne qui accueille plus de la moitié de la population nationale est majeure. La préservation du Goéland argenté, espèce protégée par la loi et menacée, doit donc être prise en compte dans tous les projets concernant des sites où il est présent.
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