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Inventaire des mammifères : Méthode des pièges photographiques

Piège photographique - Fouine

L’inventaire des mammifères

Bien que leur identification soit souvent plus facile que celle d’autres taxons, les mammifères terrestres (hors chiroptères) restent difficiles à observer directement. Discrets et méfiants par nature, ils sont plus facilement observables au crépuscule ou à l’aube, notamment grâce à des techniques comme l’affut fixe ou la « billebaude » (approche par des déplacements aléatoires). Deux techniques utilisées dans le cadre de la photographie animalière. Dans le cadre des inventaires naturalistes, l’observation directe est souvent opportuniste. Par conséquent, pour collecter des données sur un site, le naturaliste s’appuie principalement sur les traces et indices laissés par les différentes espèces.

Les aires d’études sont prospectées à la recherche des :

  • Empreintes ou poils ;
  • Déjections (par exemple, les épreintes caractéristiques de la Loutre) ;
  • Restes de repas (comme des noisettes rongées ou des noyaux, utiles pour identifier le Muscardin ou l’Écureuil, ou encore les réfectoires de Castor et de Ragondin) ;
  • Marquages territoriaux (comme l’odeur caractéristique du castoréum) ;
  • Terriers et nids ;
  • Coulées (passages dégagés ou galeries dans la végétation des berges, ainsi que voies de passage aquatiques).
  • Des pelotes de réjection de rapaces nocturnes tels que l’Effraie des clochers, la Chevêche d’Athéna ou le Hibou moyen-duc, contenant les ossements des micromammifères consommés par ces espèces.

 

Inventaire faune - Crottes de Renard

Inventaire mammifères - Pelote de réjection

 

 

 

 

 

 

 

Crottes de Renard et pelote de réjection

Cette recherche peut être appuyée par la pose de tubes à crottes et pièges à traces. Dans certains cas, un piégeage temporaire sera envisagé, mais cette technique engendre un dérangement et cela peut nécessiter une demande d’autorisation auprès des services compétents si des espèces protégées sont concernées.

La méthode des pièges photographiques pour inventorier les mammifères

Depuis quelques années, les naturalistes peuvent s’appuyer sur un nouvel outil : le piège photographique. Cet appareil permet de réaliser des photographies et/ou des vidéos de manière automatisée grâce à un capteur thermique ou de mouvement, de jour comme de nuit. De fait, il comporte de nombreux avantages :

  • Il peut être installé sur un site et y rester opérationnel sur de longues périodes, permettant une surveillance continue ;
  • La qualité des images produites facilite souvent l’identification d’espèces proches ;
  • Il permet de détecter des espèces discrètes ou difficiles à observer directement.

 

Son utilisation peut comporter quelques contraintes, notamment les déclenchements intempestifs causés par :

  • Le vent, qui peut faire bouger les branches ou le piège en lui-même
  • La reprise de la végétation, notamment dans des milieux denses comme les fourrés ou un sous-bois

 

Piège photographique - Caméra trap

Piège photographique 

Comment disposer les pièges photographiques ?

Les pièges photographiques peuvent être posés sur :

  • Des zones fréquentées par les animaux pour s’abreuver (mares, bras morts, etc.) ;
  • Des passages identifiés (coulées, arbres tombés servant de ponts au-dessus d’un cours d’eau) ;
  • Des endroits riches en indices de présence (empreintes, déjections, etc.).

 

Le piège est ajusté pour couvrir un large périmètre de détection (60/70 cm de hauteur en moyenne).

Quand installer les pièges photographiques et pendant combien de temps ?

La période d’avril à juin est particulièrement favorable à l’observation des mammifères. En effet, cette phase correspond à la saison de reproduction de nombreuses espèces, pendant laquelle elles sont particulièrement actives.

Les pièges photographiques sont généralement installés durant cette période pour une durée d’environ un mois.

Un cas concret de pose de piège photographique dans le cadre de nos études

Dans le cadre d’une étude réalisée pour un projet agriphotovoltaïque dans la Sarthe, des pièges photographiques ont été installés sur le site. Bien que situé en zone agricole, la présence de lisières boisées, de boisements voisins, et de cours d’eau laissait supposer une fréquentation par des espèces autres que les sangliers et les chevreuils, habituellement observés dans ce type d’environnement. Ainsi, trois pièges photographiques ont été positionnés de manière stratégique : près d’une mare, le long d’un cours d’eau, et à proximité d’une haie.

Voici un extrait des photographies obtenues permettant d’identifier des espèces qui auraient pu ne pas être recensées sans l’utilisation des pièges photographiques :

Piège photo - Rat surmulot

Piège photographique - Cerf élaphe

Piège photo - Fouine

 

 

 

 

 

 

Images capturées par un piège photographique ; de gauche à droite : Rat surmulot – Cerf élaphe – Fouine 

Ces pièges photographiques ne sont pas utilisés que pour l’inventaire des mammifères terrestres. En effet, ils peuvent également apporter des compléments d’observations ou préciser l’usage du site pour certaines espèces (avifaune, reptiles et plus rarement amphibiens, voire insectes).

Piège photographique - Héron cendré

Piège photo - Tourterelle des bois    Piège photo - Bruant jaune

De gauche à droite : Héron cendré – Tourterelle des bois – Bruant jaune

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