Le génie végétal pour lutter contre l’érosion des berges
Qu’est-ce que le génie végétal ?
Le génie végétal – aussi appelé génie biologique – correspond à l’ensemble des méthodes utilisant les propriétés mécaniques et/ou biologiques des végétaux.
Ces techniques – respectueuses des écosystèmes – sont utilisées dans divers objectifs :
- contrôle, stabilisation et gestion des sols
- restauration / réhabilitation / renaturation de milieux dégradés
- épuration / dépollution des sols et des eaux [1]
Une multitude de techniques de génie végétal sont utilisées pour lutter contre l’érosion des berges :
Le fascinage
Cette technique consiste à fabriquer une fascine, c’est-à-dire, à fixer parallèlement deux rangées de pieux qui sont ensuite remplis par des fagots de branches de saules inertes ou vivantes [2]. Les fascines constituent un obstacle mécanique au courant. L’objectif est de renforcer les talus proches de la surface d’un cours d’eau afin de stabiliser les berges et limiter leur érosion [3]. Cette méthode est davantage utilisée pour les berges dont l’érosion est fortement marquée, les cours d’eau plus larges et plus puissants [4].
Le tressage
Des branches de saule sont entrelacées autour d’une rangée de pieux pour former un tressage, dans ce même objectif de protection des berges. Cette technique s’applique plutôt aux berges de rive basse, aux cours d’eau de faible dynamique et de petit gabarit. Elle est utilisée pour sa facilité d’adaptation aux irrégularités d’un site [4].
La pose de géotextile
La mise en place de géofilets biodégradables est une solution provisoire, qui permet de protéger les berges de l’érosion superficielle, en attendant que les végétaux implantés s’enracinent. Le maillage de ce tapis anti-érosif favorise la pousse des végétaux puisqu’il retient les graines et conserve l’humidité [5][6].
Le tunage
Il s’agit d’une technique utilisée pour protéger les berges et particulièrement celles des petits cours d’eau plutôt calmes. Cette structure est constituée d’une file de piquets en bois. Sur ces piquets bois sont fixées des planches de bois, appelée contres-dosses. Une relation entre la berge et l’eau est permise par la perméabilité de ce type d’ouvrage [7][8]. Cet ouvrage est installé sur des sites à fortes contraintes (notamment en présence d’infrastructures à proximité), qui ne permettent pas l’utilisation des méthodes de reprofilage des berges précédemment expliquée.
Les caissons végétalisés
Il s’agit d’une structure à plusieurs étages, constituée de deux rangées de rondins de bois parallèles, appelées longrines. Perpendiculairement à ces rangées, des rondins de bois – appelés moises ou traverses – sont fixés. Chaque étage de cet ouvrage est rempli de matériaux terreux végétalisés, à l’aide de lit de plants et plançons ou de boutures. Cette structure permet un soutènement efficace des talus. Elle est particulièrement adaptée pour stabiliser les glissements des fortes pentes et aide au maintien des sols supportant une infrastructure [9].
Les couches de branches à rejet et garnissage
Cette technique consiste à fixer dans le sol des végétaux ligneux vivants à l’aide de pieux et d’un treillage de fil de fer, associés à la pose d’un géotextile. La croissance de cette végétation sera amenée à reprendre très rapidement et permettra ainsi de protéger les talus [9].
On parle de couches de branches à rejet lorsque sont disposés à plat des branches, plants, plançons et/ou boutures.
On parle de garnissage lorsque sont utilisés des boutures et/ou des plants, disposés à plat, en oblique ou debout [6].
L’ensemencement
L’idée est de répandre – de façon manuelle ou mécanique – des graines d’espèces ligneuses ou herbacées dans le but de créer une couche de végétation pour limiter l’érosion des sols en cas de forte pluie [6][9].
Le lit de plants et plançons
Cette technique est utilisée pour consolider toute la hauteur des talus à forte pente, très sensibles aux mouvements des cours d’eau. L’idée est de créer une ceinture végétale dont le système racinaire permettra le maintien de la berge à long terme. Pour mettre en œuvre cette structure, des couches de plançons / boutures / plants et des couches de boudins de terre doivent s’alterner [6][9].
Les plantations et méthodes de multiplication végétative
La végétalisation des berges permet de protéger les talus face aux courants, grâce aux racines des plantations qui renforcent la stabilité des sols.
Des plantes hélophytes et hydrophytes (immergées entièrement ou partiellement dans l’eau) sont généralement utilisées, notamment pour leur propriété de phytoépuration, qui permet un assainissement naturel des eaux.
Pour favoriser la multiplication de cette végétation, deux principales techniques existent :
- Le bouturage : Qui consiste à mettre en terre une bouture (un organe ou fragment d’organe prélevé sur un végétal) pour donner naissance à un nouveau plant, identique génétiquement au plant mère [6][11].
- Le marcottage : Qui consiste à maintenir couchée sur le sol une branche souple et vivante pour favoriser l’extension de son système racinaire et de ses parties aériennes [6].
Le peigne végétal
Cet ouvrage se compose d’un amas de branches et de divers végétaux prélevés sur place, fixés par des pieux et du fil de fer. Il permet de restaurer ou combler un morceau de berge érodé. Il retient les sédiments du cours d’eau, qui vont se déposer et reconstituer la berge [6][9].
Le génie minéral pour lutter contre l’érosion des berges
L’enrochement
Cette pratique se caractérise par la superposition de roche tout au long de la berge. L’objectif est de protéger la berge de l’érosion hydrique, c’est-à-dire l’usure de la berge causée par les mouvements de l’eau [13].
Les gabions
Ces cages métalliques, contenant des pierres insensibles au gel, sont utilisées pour le confortement des berges et la lutte contre l’érosion. Cette structure n’étant pas étanche, permet une relation entre l’eau et la berge. Elle est également adaptable aux contraintes du site [14].
Les techniques mixtes pour lutter contre l’érosion des berges
Les techniques dites “mixtes”, associent le savoir-faire du génie végétal et du génie minéral. Le plus souvent, l’enrochement est utilisé en pied de berge. Et en haut de berge, les techniques végétales sont privilégiées [10].
Le génie écologique pour lutter contre l’érosion des berges
Le talutage
Cette technique fait partie des travaux de terrassement et est utilisée pour les terrains en pente. L’idée est de rendre le profil de ce terrain moins vertical et plus oblique pour empêcher l’éboulement de la berge et permettre l’implantation d’une nouvelle végétation [15].
Un exemple d’intervention de Dervenn Travaux & Aménagements pour lutter contre l’érosion des berges
La Communauté de Communes d’Estuaire et Sillon nous a fait appel dans le cadre d’un marché de restauration de cours d’eau, pour mettre en œuvre une protection de berges.
Les berges de la rivière s’érodaient fortement et menaçaient à court terme les habitations situées à quelques mètres.
Nous sommes intervenus en 2023 pour réaliser 100 mètres de fascinage sur les deux berges, du tressage ponctuel sur 4 mètres, un talutage des berges en pente douce sur 100 mètres, la mise en place d’un géotextile sur 100 mètres, ainsi qu’un ensemencement sur 100m².
Pour consulter la fiche référence de ce chantier, cliquez ici : https://www.dervenn.com/reference/restauration-de-cours-deau-protection-des-berges-travaux-de-genie-vegetal-fascinage-et-tressage-pour-la-communaute-de-communes-estuaire-et-sillon/
Sources :
[3] https://www.aquaportail.com/definition-5218-fascinage.html
[8] https://fr.wikipedia.org/wiki/Tunage
[9] https://www.lacompagniedesforestiers.com/qui-sommes-nous/le-genie-vegetal/
[11] https://fr.wikipedia.org/wiki/Bouturage
[10] https://genie-vegetal-caraibe.org/le-genie-vegetal/les-techniques-de-genie-vegetal/
[13] https://www.aquaportail.com/definition-4375-protection-des-berges.html
[14] https://www.lacompagniedesforestiers.com/qui-sommes-nous/le-genie-mineral/
[15] http://www.nivellement.com/les-caracteristiques-dun-talutage-dun-terrain/
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