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Comment choisir un couvert végétal ?

Comme expliqué dans notre article sur l’écologie du gazon et des pelouses fleuries, le choix d’un couvert végétal n’est pas anodin. Sur un site aménagé, tout espace qui n’a pas vocation à être imperméabilisé va naturellement se végétaliser. La plupart du temps, le propriétaire ou usager du site va chercher à accélérer, maîtriser, ou modifier cette végétalisation pour des raisons esthétiques ou pratiques.
La gestion d’espaces végétalisés s’appréhende d’ailleurs en prenant en compte leur gestion dans le temps. C’est dans cette optique que nous sommes amenés à étudier et conseiller sur le choix des semences.

Dans cet article nous vous présentons les critères à prendre en compte et nous vous présentons deux cas concrets sur des projets menés pour le compte de RTE.

 

Les critères à prendre en compte pour le choix d’un couvert végétal

Les couverts végétaux herbacés traditionnellement implantés par l’Homme sont généralement composés de graminées (Ray Grass, Fétuques…) principalement pour les aspects esthétiques et techniques ainsi que de légumineuses (Trèfles…) pour capter l’azote qui permet la fertilisation des sols.

Couvert végétal herbacé trèfle

La définition d’une stratégie de végétalisation dépend principalement de 2 grandes familles critères d’arbitrage ;

  • Les critères techniques de végétalisation ; contraintes du milieux, méthodes et outils de végétalisation, propriétés et caractéristiques des espèces, contraintes d’entretien, exigences paysagères, …
  • Les critères écologiques de végétalisation ; origines des semences, intérêts mellifères des semences, diversité du mélange, …

 

Si ces critères d’arbitrages sont toujours présents dans un projet de végétalisation, d’un projet à l’autre, la pondération de ces critères peut varier. Ainsi, dans le cas d’une végétalisation en contexte industriel, les critères techniques vont être plus importants (contraintes du milieu, contraintes d’entretien, …) lorsque dans un contexte semi naturel ou naturel, les critères écologiques seront plus déterminants.

 

Le cas des postes électriques RTE : objectif zéro-phyto avec un objectif de gestion minimum

Dans le cadre de sa politique environnementale, l’entreprise RTE (gestionnaire du réseau d’électricité sur le territoire) développe une gestion alternative à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques (par exemple au glyphosate), de la végétation, sur les postes électriques.

S’agissant de sites industriels avec des ouvrages électriques à haute tension, des contraintes techniques tel que la hauteur de la végétation ou le substrat d’implantation (risque électrique), sont à prendre en compte dans le choix des semences.

gestion alternative poste électrique

Ci-dessous une synthèse des contraintes à prendre en compte :

  • Aucun arrosage ->  semences résistantes au stress hydrique
  • Sols pauvres -> semences rustiques
  • Hauteur de sécurité -> espèces à faible développement vertical
  • Concurrencer les ligneux -> espèces traçantes à fort taux de recouvrement
  • Pas de pollinisateurs -> pas d’espèces mellifères
  • Peu d’entretien -> espèces à faible biomasse

 

Pour répondre aux attentes listées ci-dessus, on choisit donc un mélange avec des semences permettant un taux de recouvrement élevé, ayant un système racinaire traçant, qui soit résistant aux périodes de sécheresse, avec des feuilles ayant une hauteur restreinte. Il faut donc en partie choisir des essences rustiques.

En faisant ce choix, la dynamique de pousse peut être assez forte or nous souhaitons entretenir ces sites le moins possible. Il faut donc trouver le juste équilibre pour garantir la réussite de la végétalisation mais  une vitesse de croissance relativement faible. Sur ce projet, dans le cas des semences, il n’y a pas d’enjeu réellement écologique mais plutôt un besoin d’entretien pratique.

Ci-dessous quelques espèces qui ont été sélectionnées :

  • Ray Grass Anglais
  • Fétuque rouge traçante
  • Fétuque ovine
  • Trèfle nain
  • Plantin corne-de-cerf

Chacune de ces semences a une ou plusieurs particularités qui leurs ont permis d’être sélectionnées dans les mélanges proposés. Pour ce projet en particulier, d’autres paramètres complètent le choix des semences comme le choix d’un substrat ou encore d’une technique de semis hydraulique.

 

Le cas des lignes à haute tension RTE : objectif de favorisation de la biodiversité par des techniques de gestion alternative

Toujours dans le cadre du déploiement de sa politique de gestion alternative de la végétation, RTE développe également des projets autour de la végétation sous les emprises de lignes à haute tension cette fois, dans le cadre du projet BELIVE  : Biodiversité sous les lignes par la valorisation des emprises.

Les emprises de lignes sont parfois enfrichées par une végétation pionnière de haut jet pouvant présenter dans certains cas des risques en matière de sécurité électrique. Le programme BELIVE vise à identifier des pratiques d’entretien et d’aménagement alternatifs aux coupes d’entretien à répétition sur la végétation se développant sous les lignes électriques.

La conversion en prairie des emprises sous les lignes peut constituer une solution dans la perspective d’un entretien de la prairie par un exploitant agricole, l’objectif premier est de garantir une production fourragère de la prairie.

L’un des sites que nous avons suivi était localisé dans le périmètre d’une zone de captage. Le projet de conversion en prairie a donc nécessité le respect d’un cahier des charges précis (proscription de produits phytopharmaceutiques, modalités des travaux, …).. Dans ces conditions et dans un objectif biodiversité, la proposition d’un mélange diversifié s’est avérée nécessaire. La garantie d’un recouvrement satisfaisant de la strate herbacée étant entre autres conditionnée par un bon ratio graminées-légumineuses.

Sur un autre site qui est aussi concerné par la conversion, nous avons délégué l’ensemencement à un exploitant en agriculture biologique.

En complément des travaux de végétalisation, le projet BELIVE met en évidence le caractère déterminant de l’entretien de ces prairies, réalisé sur la période de confortement. Ces prairies étant localisées dans des zones naturelles, elles sont largement plus exposées à une colonisation d’essences pionnières, parfois indésirables, qu’il est nécessaire de maîtriser à travers un ajustement agile et précis des pratiques d’entretien et du calendrier associé.

 

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