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Certifications biodiversité de vos projets comment faire le choix adapté ?

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Deux référentiels souvent mis en comparaison

Il y a quelques mois, nous vous présentions les différentes certifications environnementales de bâtiment sur lesquelles nous intervenons en tant qu’écologue. A l’inverse des BREEAM et HQE, dont le volet biodiversité ne constitue qu’une partie du référentiel dans un objectif de performance environnementale globale, les certifications Effinature et Biodivercity sont  intégralement centrées sur la prise en compte de la biodiversité. 

Présentant des similitudes sur de nombreux points, ces derniers sont régulièrement mis en comparaison, pour les besoins d’opérations immobilières. 

Dans cet article, Hélène et Romain, respectivement Assesseur Biodivercity et Expert accrédité Effinature vous proposent de décrypter ces deux certifications et d’identifier quelques clés pour faire le choix le plus adapté à vos besoins. 

Des enjeux communs dans la prise en compte de la biodiversité

Pour ces deux certifications, l’évaluation de la prise en compte de la biodiversité repose souvent sur des mécanismes communs. Par exemple, les référentiels respectifs font tous deux appels à un assesseur / expert accrédité, formé au  référentiel par le porteur de certification, dont la mission est d’accompagner l’équipe-projet dans l’atteinte de la certification tout au long du projet. Celui-ci remplira plusieurs rôles au cours de cet accompagnement.


Les missions de l’assesseur / expert accrédité (source : Dervenn) 

 

Les rôles portés par l’assesseur / expert accrédité supposent, dans les deux cas, des besoins similaires pour répondre aux référentiels respectifs, comme par exemple ; 

  • La justification d’une compétence écologue, 
  • Un diagnostic écologique réalisé à l’état initial, 
  • Une veille sur le respect des dispositions réglementaires, 
  • Un effort de conseil au dimensionnement du projet (bâti, paysager, …) 
  • Un accompagnement à l’interprétation du référentiel de manière générale,

Ces deux certifications portent également une attention importante au phasage du projet. Ainsi, deux points seront déterminants, dans l’évaluation du projet :

  • La mobilisation d’une compétence écologue dès la phase conception,  
  • L’effort de conseil assuré par l’écologue d’ici au dépôt du PC (permis de construire)

Ces points communs, entre les deux certifications, imposent de fait les mêmes grands enjeux dans la réponse aux référentiels respectifs, c’est à dire ; 

  • Un enjeu de mobilisation des acteurs du projet (paysagiste, architecte, …), 
  • Un enjeu d’adaptation du projet avec une remise en question selon les enjeux environnementaux
  • Un enjeu de concertation de l’équipe-projet autour de la stratégie de certification,  
  • Un enjeu de sensibilisation des acteurs du projet aux enjeux biodiversité. 


Des ambitions et mécanismes d’évaluation singuliers

Bien que présentant des points communs dans la prise en compte de la biodiversité, d’une certification à l’autre, les mécanismes d’évaluation des projets s’opèrent différemment. 

Cela s’explique entre autre, par les ambitions des référentiels respectifs qui d’une certification à l’autre diffèrent ;

BIODIVERCITY EFFINATURE
Outil de management de l’équipe-projet pour l’intégration de la biodiversité et la prise en compte de la relation des usagers du site à la nature Outil technique et opérationnel visant à garantir un projet aux fonctionnalités écologiques intégrées et maîtriser les risques d’artificialisation

 

Le référentiel BiodiverCity s’articule autour de 4 axes thématiques. Les critères respectifs sont pondérés (score variable d’une réponse à l’autre) et incrémentiels (critère 3 validé uniquement si critères 1 et 2 validés). L’évaluation de ces axes thématiques se fait sur la base d’une note totale, correspondant à une étiquette (de A à E). Une note seuil ou note minimale est nécessaire pour chaque axe. 

La labellisation des projets impose la réponse à 2 exigences ;

  • L’atteinte de l’étiquette A sur au moins 1 des axes, 
  • La proscription des étiquettes D et E sur l’ensemble des axes évalués. 


Le référentiel Effinature s’articule lui, autour de 5 volets thématiques déclinés en exigences. Pour prétendre à une certification, l’ensemble des exigences sur l’ensemble des volets thématiques doit être atteint. 

Le référentiel présente la particularité de pouvoir évaluer 2 profils : 

  • Un profil standard 
  • Un profil HVE (Haute Valeur Environnementale) basé sur des exigences complémentaires.


Si cette dernière méthode d’évaluation paraît plus catégorique, la réponse au référentiel Biodivercity n’en est pas plus aisée compte tenu du nombre de réponses à apporter et des conditions indispensables à remplir (au moins une étiquette A, absence d’étiquettes D et E, …). 

→ Dans un effort de réponse aux référentiels, les deux certifications soulèvent les mêmes enjeux en matière d’investissement de la maîtrise d’ouvrage et de mobilisation de l’équipe projet. 

Les niveaux d’exigences des certifications respectives imposent à la maîtrise d’ouvrage de rentrer dans une remise en question permanente du projet dès la phase de conception pour garantir l’atteinte de résultats concluants.
Un effort d’analyse du référentiel est déterminant pour faire le choix d’une certification.

Les référentiels sont construits en réponse aux ambitions respectives des certifications. Leur structurations respectives sont largement influencées par cette ambition et constituent un critère d’arbitrage essentiel dans le choix de la certification. 

 

Ainsi pour prendre en compte la relation des usagers du site à la nature, la labellisation Biodivercity développe un volet thématique intégralement dédié aux aménités du projet.

Au sein de ce volet elle évalue largement, les aménités du projet, c’est-à-dire l’attractivité des espaces végétalisés du projet et leurs services écosystémiques. Plusieurs préoccupations sont ainsi analysées comme l’accès physique à la nature (parcs, squares à proximité, espaces verts en pied d’immeubles, accès PMR, …) les bénéfices sensoriels du projet (végétalisation comestible, ambiances olfactives, …) ou lesservices culturels. 

A l’inverse, pour maîtriser les risques d’artificialisation et garantir les fonctionnalités écologiques d’un projet, la certification Effinature intègre des exigences dédiées sur l’ensemble des volets thématiques. Plusieurs exigences sont ainsi intégrées comme la lutte contre l’imperméabilisation des sols (volet préservation des sols),  la végétalisation du bâti (volet développement patrimoine végétal), suppression de l’effet miroir (soutien de la faune locale), mesures mises en place pour l’éclairage (réduction des impacts du projet), … 

Dans une logique de prise en compte de la biodiversité, les référentiels respectifs ont parfois recours à certains mêmes critères. La comparaison entre ces mêmes critères peut s’avérer nécessaire pour l’arbitrage entre les deux certifications. 

La question des continuités écologiques est ainsi traitée dans les deux certifications par le prisme d’une intégration du projet paysager aux trames écologiques locales.

Le référentiel Biodivercity prévoit une préoccupation dédiée, proposant plusieurs critères de réponses selon le degré de prise en compte : identification des continuités écologiques, mise en valeur des continuités écologiques ou intégration des continuités écologiques. 

Le référentiel Effinature prévoit plusieurs exigences dédiées nécessitant d’être atteintes : évaluation des continuités écologiques et de leur connectivités, intégration des espaces végétalisés aux corridors écologiques, … 

 

L’analyse des référentiels respectifs est donc un critère essentiel dans le choix de la certification. 

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